Après des études en sociologie et en anthropologie, Marie Deridder a réalisé un doctorat sur la décentralisation de l’Etat au Mali et les transformations du politique au sein d’une commune rurale du Delta intérieur du fleuve Niger. Puis, elle a travaillé plusieurs années au sein des ONGs et du mouvement syndical en Belgique. Elle a, ensuite, rejoint l’Université Catholique de Louvain et l’Université de Mons où elle a enseigné des cours d’anthropologie sociale, d’anthropologie politique, de Gender Studies et de Méthodes de recherche qualitative. Depuis 2018, Marie Deridder est trésorière adjointe de l’Association pour l’anthropologie du changement social et du développement (APAD). En 2020, elle a décroché une bourse Marie Skłodowska-Curie (MSCA-IF) pour réaliser un postdoctorat de trois ans à l’Université d’Uppsala en Suède.
Marie Deridder mène des recherches de terrain au Mali depuis 2007 et au Burkina Faso plus récemment. Ses thématiques s’inscrivent en socio-anthropologie politique et portent sur les rapports de pouvoir et de contre-pouvoir, la fabrique des politiques publiques et les stratégies d’acteurs, du local au global. Elle est l’auteure de l’ouvrage Elites, élections et transformation du politique au Mali : “Ceux qui cherchent le pouvoir sont parmi nous” (2021).
Ses recherches actuelles investiguent la fabrique du nexus ‘migration-développement-sécurité’ dans les relations euro-africaines et ses négociations pratiques dans un contexte postcolonial. A partir d’une ethnographie des gares routières et des syndicats du transport au Mali et au Burkina Faso, Marie Deridder étudie aussi la mise en œuvre concrète de ce nexus, ses effets et contre-effets sur les mobilités ouest-africaines, ainsi que les tactiques et stratégies des acteurs locaux, avec un accent spécifique sur les matérialités et le genre. Elle investigue comment la gestion et le contrôle des frontières par le biais des infrastructures techniques et technologiques façonnent l’expérience humaine, les masculinités et les féminités, les mobilités et la sécurité. En suivant les chaînes d’acteurs, il s’agit d’analyser d’une part comment les échelles s’articulent concrètement dans l’élaboration d’une politique publique et sa mise en œuvre, et d’autre part, comment cette politique contribue à (re)produire localement des inégalités sociales et politiques par ses effets performatifs.
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